Rien n’exprime mieux le caractère sauvage et intrépide de Caterina que sa tignasse blonde qui lui orne la tête. Celle-ci, forte et confiante, n’a peur de rien et surtout pas des garçons… seulement du coiffeur! Pas étonnant que lorsque la fillette rejoint les rangs du gang des chevelus, elle en prend rapidement la direction.
Gigi, un des membres du groupe, se fait expulser à l’autre bout du monde fantastique où ils évoluent à cause d’un malheureux accident de catapulte. Caterina devra utiliser ses méninges et son ouverture d’esprit pour rapatrier le membre manquant du gang. 

Ce que j’en pense…
Je ne m’en cacherai pas, je suis littéralement tombé amoureux de ce petit bout de femme à la crinière désinvolte. Caterina est un personnage féminin bien de son temps comme on espère en voir apparaître de plus en plus dans nos modèles jeunesse. Forte, elle est rassembleuse et donne envie d’emprunter ses traits. Bien que garçonne et rugueuse sur les côtés, elle n’oublie pas qu’elle reste une tendre fillette qui cultive un talent particulier pour la cueillette de fleurs. Comme quoi on peut jouer sur plusieurs terrains dans la vie et que tout n’est pas noir ou blanc. En tant qu’adulte, ça me remplit de joie de savoir que des ouvrages comme celui-là présentent 
cette réalité aux générations futures.
Mais, la transmission de valeurs et idées inspirantes ne s’arrête pas là. On y fera la connaissance de personnages tous plus farfelus et déglingués les uns que les autres. Alors que Gigi s’enlise peu à peu dans le château de Monsieur Riche, Caterina doit convaincre l’homme-qui-pue de les laisser traverser le chemin qui les mène passé sa champi-maison afin de secourir son ami. À tout coup, les personnages surmontent les obstacles auxquels ils sont confrontés à l’aide de l’ouverture à l’autre. Ils laissent ainsi comprendre au jeune lecteur que l’humain est beau dans ses défauts et que les travers des uns peuvent se changer en or une fois collé sur les revers des autres.

L’air d’un hymne à la délinquance guide notre lecture. On ressent cette douce désinvolture, celle qu’il fait bon de garder dans notre coeur d’adulte pour se souvenir qu’on a été a jadis un enfant nous aussi et qu’il est bien de le redevenir aussi, de temps à autre.

Le récit fantaisiste nous transporte dans un monde qui par moment ne manque pas de nous rappeler l’univers rafraîchissant des Contes pour tous. Le simple repère du gang qui consiste en une cabane dans un arbre à l’architecture de haut niveau a de quoi faire rêver n’importe quel garnement en herbe. Présenté sur deux pages, l’auteur prend soin de nous offrir toute la majesté :

Caterina

Le dessin, bien que destiné à un très jeune public, n’est jamais tarabiscoté pour hautain, bien au contraire. Chaque coup de crayon est justifié, si bien que Tota nous enveloppe dans des visuels costauds et clairs sans jamais tomber dans le piège du surfait. Les couleurs demeurent judicieusement utilisées, et ce même dans le monde terne dégoûtant de l’homme qui pue. De plus, l’apparence de Caterina et de ses amis chevelus n’a pas manqué de rappeler la belle époque de l’émission Touftouf et Polluards au nostalgique que je suis.

On ne peut qu’attendre la sortie du prochain tome qu’on nous annonce à la fin de ce premier épisode.

Petit Bémol…
Vraiment un minuscule et infime bémol. L’écriture en lettre attachée pour des ouvrages destinés à un public qui en est à ses premières lectures, on oublie. Mais, comme le procédé s’est conservé que pour les deux premières pages, vous êtes tout pardonné monsieur Tota.

Caterina T.1 : le gang des chevelus
Alessandro Tota
Éditions : Dargaud, 2014
ISBN : 9782205072259

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Last modified: 17 mars 2015

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