Mattis Shmidt, un jeune homme de bonne famille voit un brin de magie teinter son quotidien lorsqu’il s’empare d’une boîte de carton enchantée sur le bord de la rue. Celle-ci, nommée Karton, s’est vue jeter un sort du temps où elle appartenait au sorcier appelé Taméus Trognebarde. Se passionnant pour le bricolage et les inventions de toute sorte, l’étrange créature possède la faculté de sortir n’importe quel outil d’elle-même selon la nécessité de la situation. Cependant, lorsque Mattis présente son nouvel ami à ses parents, ceux-ci sont plongés dans un profond sommeil éveillé auquel seulement Taméus Trognebarde le magicien peut remédier. C’est alors que le duo part à la rencontre du mystérieux personnage.

Ce que j’en pense…
Si on m’avait donné 25 cents à chaque fois ou j’me suis exclamé «WOW», «Mais c’est donc ben beau», ou encore «j’suis vraiment jaloux de cette oeuvre» à la lecture de cet album, j’habiterais présentement dans un manoir victorien. Curieux, je me suis renseigné sur le responsable de mon envie : Uwe Heidschötter. Cet Allemand d’origine évolue dans le milieu du cinéma d’animation en tant que réalisateur ainsi que designer de personnages. Pas étonnant que ses dessins m’aient rappelé la belle époque des dessins ans traditionnels de Disney, bien avant que la 3D devienne un réflexe automatique. Le parcours de l’illustrateur explique ainsi pourquoi je me sentais aussi bien valser entre chaque case à travers les mouvements des personnages.

Ses couleurs restent franches et opaques tout en laissant ses contours crayonnés conserver leur caractère boute-en-train. Le jeu des personnages est dirigé de façon très juste sans jamais tomber dans le burlesque, ce qui sert très bien les dialogues de Patrick Wirbeleit. Ce dernier également illustrateur se fait l’auteur des autre par moment, comme il en est le cas pour Karton.

 Karton

Parlant de l’histoire, force est d’avouer que le synopsis est des plus originaux. Je soupçonne même Wirbeleit d’avoir lui aussi dépensé des fortunes en jouets de toute sorte pour ses enfants pour qu’au final ceux-ci s’amusent davantage avec le contenant que le contenu. Ajoutez des accents de fantastique à cette anecdote populaire et vous obtenez principalement l’intrigue du bouquin. D’ailleurs, on se surprend à s’attacher davantage au personnage titre qu’à Mattis, son compagnon d’armes. Si au niveau des répliques, l’enthousiasme naïf de la spontanée petite boîte nous fait sourire, les mimiques qu’elle affiche ne manquent pas de nous faire sourire et bonifie efficacement l’ensemble de l’oeuvre.

Petit bémol…
Cela dit, bien qu’on décroche de son quotidien banal à la lecture de Karton, j’avoue être resté un tout petit peu sur ma faim. Les personnages traversent assez facilement à mon goût les obstacles qui se dressent sur leur chemin et les éléments déclencheurs présents dans le récit manquent par moment un brin de rebond.

Par contre, restons calmes. L’histoire n’est pas décousue ni tordue et se tient tout de même assez bien. Bref, rien qui ne gâchera significativement votre plaisir et encore moins celui de vos jeunes. Finalement, j’ai bien l’impression qu’une table intéressante est dressée avec ce premier tome et que ceux qui suivront sauront en tirer profit.

Karton – Taméus Trognebarde
Patrick Wirbeleit & Uwe Heidschotter
Éditions : BD KIDS – Bayard, 2014.
ISBN : 9782747052726
6 ans et plus.

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Last modified: 12 mars 2015

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