Domestiques ou sauvages, à poils, à plumes ou à écailles, les animaux ont toujours eu la cote auprès des humains, petits et grands. Il suffit de penser aux classiques de la littérature pour la jeunesse — Le livre de la jungle, Jonathan Livingston le goéland, Moby Dick ou Croc-Blanc —, pour constater que notre fascination à l’égard du règne animal ne date pas d’hier. Dans la réalité comme dans la fiction, nos amies les bêtes font vibrer nos cordes sensibles et stimulent notre imaginaire.
Je vous suggère aujourd’hui deux lectures mettant en scène des zoos peuplés d’animaux sauvages dont le destin viendra perturber celui des humains.
L’autruche et l’ours polaire, écrit par Hélène de Blois et illustré par Guillaume Perreault, raconte une histoire d’amitié improbable entre une autruche et un ours faits prisonniers de la même cage et donc forcés de cohabiter. J’ai été séduite par la répartie de ces deux protagonistes à l’humour vif qui « n’ont pas grand-chose pour se plaire », mais qui devront s’entraider pour s’évader du zoo et regagner leur liberté. Les illustrations simples, mais pas du tout simplistes de Guillaume Perreault collent très bien au texte, soulignant l’effet comique de ce duo mal assorti et l’absurdité de leurs péripéties. Le style est fluide, le ton est léger ; difficile pour le lecteur de s’ennuyer. Le récit est tellement captivant qu’on accepte sans broncher un dénouement quelque peu rocambolesque, mais ô combien amusant ! J’avais découvert la plume de l’auteure grâce à Un train pour Kénogami. Avec ce nouveau livre, Hélène de Blois confirme qu’elle a l’étoffe d’une conteuse.
L’autruche et l’ours polaire
Hélène de Blois & Guillaume Perreault
Éditions : Soulières éditeur, 2015
ISBN : 9782896073122
7 ans et plus
Je recommande chaudement Le coup de la girafe de Camille Bouchard. C’est presque impensable que je n’aie pas lu ce roman plus tôt, ayant reçu d’excellents échos. J’attendais sans doute une occasion spéciale, comme on attend la grande visite pour sortir la vaisselle de porcelaine. Quoi qu’il en soit, c’est Anabelle, la rédactrice en chef pour Les p’tits mots-dits, qui m’a fortement encouragée à le lire. Puis Valérie, une autre p’tite maudite, s’en est mêlée en me disant de bien prendre mon temps parce qu’après, ce serait fini. Bien sûr, que je me suis dit, toute bonne chose a une fin (livres inclus). Si l’envie me prend, je pourrai toujours le relire éventuellement ! C’est ce que je croyais, du moins. Mais j’ai réalisé que Le coup de la girafe est de ces romans percutants qu’on ne peut relire de la même façon lorsqu’on connaît la fin. Car dans les dernières pages, tout bascule… Camille Bouchard est sorti de sa zone de confort pour livrer un drame intimiste à mille lieues des romans d’aventures et des récits de voyage auxquels il a habitué ses lecteurs. On entre cette fois dans la tête de Jacob, un adolescent victime d’intimidation parce qu’il n’est pas comme les autres. L’auteur nous livre un récit des plus riches sur le plan narratif. Il y est question d’amour inconditionnel entre une mère et son fils autiste, d’amitié, de vulnérabilité et de différence (celle qui inspire la pitié, voire la violence). Malgré la dureté du propos, l’intrigue se déploie avec finesse et intelligence. On avance dans le roman sur le bout des orteils, de peur de détourner Jacob des dangers qui le guettent. On y croise des girafes et des lions, mais les prédateurs ne sont pas forcément ceux que l’on croit… Voici le genre de lecture coup-de-poing dont on ne sort pas tout à fait indemne, mais tout de même un peu plus fort.
Le coup de la girafe
Camille Bouchard
Éditions : Soulières Éditeur, 2012.
ISBN : 9782896071500
À partir de 11 ans
Ainsi, que ce soit dans le cadre d’un projet scolaire ou d’une lecture personnelle, il fait nul doute que ces deux livres sauront susciter la réflexion et encourager le dialogue chez les humains, petits et grands. Après tout, qu’on s’y identifie ou qu’on se compare, les animaux inspirent de formidables histoires!
Pour acheter ces deux formidables romans, cliquez ici :
Comments