Ma passion pour la littérature jeunesse ne vient pas du fait que j’ai un enfant. J’ai toujours eu un grand intérêt pour le métier d’auteur et d’illustrateur, la preuve, j’ai fait mes études en littérature puis en création littéraire et j’ai exercé le métier de libraire  jeunesse pendant un bon moment aussi. C’est important pour moi de posséder des livres à la maison. Plein de livres. Quand ma fille est née, les bibliothèques étaient là, partout dans la maison, garnies d’albums jeunesse, de BDs, de livres de cuisine, de romans, de romans graphiques, d’essais, de documentaires, etc. Ça faisait partie de son environnement, et voir ses parents livre à la main était chose commune.
Confession : je ne lui lis pas des histoires depuis ses premiers jours de vie. Ç’a même pris quelques mois avant que je le fasse. Je crois que j’attendais qu’elle commence à manipuler les objets avec un peu plus d’intérêt. Ça a commencé avec quelques livres de bain et des gros cartonnés résistants payés pas très cher.

Mais pourquoi j’achète des livres à ma fille si de toute manière, elle ne sait pas lire et ne comprend pas tout ce que je dis?

  Justement, lire des livres à ma fille lui apprend de nouveaux mots. Elle mémorise ce qu’on lui raconte et nous surprend toujours quand elle reconnait les choses qu’elle a vues et nous les pointe.

   La lecture et la grande diversité des livres éveillent tous ses sens. La voix qu’on prend pour donner vie à l’histoire stimule son imaginaire, les illustrations colorées accrochent son regard curieux, les pages (de carton, de papier, coussinées (livre de bain) ou de tissu) stimulent sa motricité, l’odeur du papier est une découverte, et elle portera l’objet à sa bouche pour faire ses dents ou encore pour mieux le comprendre.

   Lorsque son père travaille, elle ressent parfois le besoin de se réconforter et m’apporte son livre qui parle d’un papa avec son enfant pour qu’on le lise ensemble. Dans ces moments-là, elle est très colleuse et commente beaucoup ce qu’elle voit à mesure qu’on tourne les pages.

   La lecture a pris une place dans la routine du soir. Quand elle sent que l’heure de se coucher approche, elle nous apporte quelques livres et on passe un doux moment collés ensemble. Sincèrement, ça prend moins de 10 minutes et on ne lui refuse jamais.

   Découvrir toutes sortes de choses la rend encore plus curieuse.

   Bien qu’elle soit une enfant qui ne reste jamais plus de 2 minutes assise, que ce soit pour jouer ou pour regarder un film, les livres la captivent au point où elle peut rester assez longtemps concentrée à observer les pages et à écouter ou à se raconter une histoire.

   Mes goûts ne sont pas forcément ses goûts. Ce n’est pas parce que j’aime un livre qu’elle l’aimera. C’est pour ça que je l’emmène quand je vais à la librairie, je peux voir dans ses yeux si elle a un intérêt ou non. J’apprends beaucoup et me nourris de ses réactions sans filtre. J’apprends à mieux connaître l’être humain qu’elle est, sa personnalité, ses intérêts, etc. Même si j’ai fait cette enfant, elle est une personne à part entière.

   Il y a des livres pour tous les types de personnes. Peu importe les goûts et les intérêts, d’une personne, il y a des livres qui sont écrits pour lui et qui lui parleront.

  La lecture, lorsqu’elle est intégrée en bas âge, sera une pratique tout à fait normale et donc l’apprentissage de celle-ci se fera avec plus d’intérêt qu’un enfant qui n’a jamais posé ses mains sur un livre.

  Je préfère que mon argent serve à quelque chose qui apporte concrètement à ma fille et qui reste plutôt que de lui acheter un machin dont elle se tannera et finira cassé ou oublié.

Tous les points énumérés ci-haut ne s’appliquent pas qu’aux tout-petits, au contraire, ils sont valables (et variables) pour les enfants plus grands aussi.

Aussi, ce n’est pas parce que je travaille dans le milieu du livre que j’ai plus de temps que les autres pour la lecture. Même chose pour mon conjoint, nous avons des horaires chargés, comme tout le monde. Par contre, nous prenons le temps. Nous avons tous du temps, il s’agit de le prendre.

Achetez-vous des livres à vos enfants? Le percevez-vous comme une «dépense» ou comme un «investissement»?

Pourquoi j'achète des livres à ma fille

Mademoiselle ma fille, 9 mois. Instagram : @olivia_damour 

Last modified: 13 mars 2015

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Anabelle, quel super article! Pareil, j’ai commencé une collection d’albums jeunesse bien avant que ma fille soit née. Elle est née au milieu des livres! À 8 ans, son intérêt pour les livres va et vient, mais une chose est certaine, elle est curieuse! Et moi, je continue d’acheter! On est si bien entourée. J’ai commencé à faire «vivre» les livres récemment, en allant faire la lecture dans des classes du présco et du premier cycle de l’école de ma fille. Gros gros succès. Puis, je suis le père Noël: je leur prête des sacs de livres pendant deux semaines. Après, j’attends les commentaires. Je découvre ce qui plaît, et ce qui plaît moins. C’est souvent très surprenant… De bien belles expériences.

J’ai moi aussi étudié en littérature; mon conjoint et moi avons une passion pour les livres et l’art depuis toujours. Notre garçon est né dans un petit appartement rempli de livres et comme j’ai toujours eu une manie de faire des recherches parmi les bouquins (je travaille en bibliothèque), je me fais un plaisir fou de chercher avec lui et pour lui des livres intéressants et originaux! C’est un investissement donc, mais comme j’ai toujours aimé me procurer des livres, ça ne me coûte pas plus cher qu’avant, j’ai seulement augmenté mon intérêt pour les livres jeunesse. Nous lui racontons des histoires depuis qu’il a 6 mois, également dans la routine du dodo. J’adore particulièrement ceux qui traitent de gourmandise et de voyages (j’en parle parfois sur mon blogue). Bravo pour ton site, je l’ai découvert récemment et j’aime beaucoup! :)

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