Saviez-vous que le Nouvel An chinois, ou Fête du Printemps, est célébré chaque année en janvier ou février selon la lune en Chine, en Corée ou encore au Vietnam? Une quinzaine de jours de célébration en Asie et ailleurs, jusqu’au… pied de mon immeuble. Pour l’exotisme, on repassera, je vis à Paris mais… à cinq minutes à pied du quartier chinois et, tous les ans, les devantures des enseignes asiatiques de l’arrondissement deviennent rouge carmin. C’est un moment de l’année que l’on attend toujours où des créatures étranges viennent peupler les rues, les restaurants, les magasins, s’invitent à la bibliothèque et dans les librairies jusque dans les pages de ces livres d’enfants qui m’attirent inévitablement. C’est ainsi que j’ai fait la rencontre de Nian Shou, le monstre du Nouvel An chinois, de Véronique Massenot et Sébastien Chebret.
Nian Shou, le monstre du Nouvel An chinois
Nian Shou, ne déroge pas à la tradition des monstres d’Extrême-Orient à la représentation diaboliquement séduisante : richement parés, couleurs chatoyantes, finement symbolisés, des démons maléfiques magnifiques. L’esthétique de Nian Shou, le monstre du Nouvel An chinois est simplifiée, mais ses couleurs et ses illustrations sont un trait d’union réussi entre Orient et Occident. Nian Shou fait la lumière sur l’origine des célébrations du Nouvel An chinois dont la portée symbolique va au-delà d’un simple changement de calendrier lunaire. J’ai enfin compris pourquoi, lors des défilés du Nouvel An chinois, il est impossible de profiter paisiblement de la magie des dragons splendides, ondulant dans les rues habilement habités et maniés par les hommes qui les portent. Pourquoi il fallait subir les pétards, les tintements qui vous surprennent de tous les côtés. Cette cacophonie qui finit par vous conduire à rebrousser chemin, les yeux ravis mais les conduits auditifs endoloris. Ce Nouvel An, est à la fois une fête et une bataille, les dragons s’affrontent, la foule s’amasse et revit la légende que Nian Shou, le monstre du Nouvel An chinois, retrace très bien avec des mots d’enfants.
Nian Shou, c’est une histoire de peur, de sursaut et de solidarité pour affronter les mauvais démons et se donner les moyens d’un renouveau. Nian Shou, s’inspire directement de l’histoire ancestrale d’un démon qui venait terrifier et dévorer les villageois chaque année, les obligeant à se cacher, jusqu’à ce qu’un ancêtre décide de faire face et, par son attitude, réveille tout le village qui mettra tout en œuvre pour faire fuir le monstre : couleurs vives, illuminations, bruits de casseroles… C’est un album pour les jeunes enfants qui est une porte ouverte sur l’Asie, sur la richesse des contes, des mythes, sur la sagesse orientale mais aussi sur son humour. Un album qui donne envie d’en savoir plus…
Nian Shou, le monstre du Nouvel An chinois
Véronique Massenot & Sébastien Chebret
Éditions : l’Elan vert, Collection les petits m, 2018
ISBN : 9782844554857
Dès 3 ans
Et quitte à aller plus loin, partons dans les astres, l’opportunité était trop belle, le passage à la nouvelle année lunaire vous fait directement glisser vers un nouveau signe astrologique, du rat au cochon en passant par le cheval ou le serpent. À chaque année son animal, un bestiaire qui finalement nous est bien plus familier qu’un verseau, un capricorne ou encore un sagittaire, et pour ce voyage dans les astres, j’ai jeté mon dévolu sur Le Rat m’a dit, de Marie Sellier, Wang Fei et Catherine Louis.
Le rat m’a dit
Le Rat m’a dit retrace l’histoire de la naissance des douze signes de l’horoscope chinois, racontée par… un rat. Si le conteur de cette histoire peut rebuter certaines et certains, soyez pourtant sûrs que ce doux rongeur qui peuple nos égouts se pare, ici, d’une nouvelle prestance. Il y est impeccablement représenté, conteur d’élite, malin comme un singe, rapide comme le lièvre, facétieux comme le chien et tous les animaux qu’il mènera devant le Grand Empereur du Ciel à l’exception d’un seul… le chat, pris au piège de sa paresse. C’est ici où réside tout l’humour de cet album qui ne se referme pas une fois l’histoire lue, les dernières pages sont consacrées au calendrier des signes astrologiques chinois où l’on peut découvrir quel animal nous revient. Et là, comment résister… toute la famille y passe : qui est dragon (toujours un gros succès) ou cochon (moins reluisant selon nos critères occidentaux), lapin, coq…? Le livre prend alors un nouveau sens, et l’on fait machine arrière afin de retrouver toutes les qualités qui sont attribuées à chaque signe dans les pages précédentes. Et pour les plus doués d’entre nous, ou pour ceux qui ne se satisferont pas de leur cochon de signe, il restera l’initiation à la calligraphie en reproduisant les caractères chinois qui ponctuent tout l’album reprenant un à un chaque signe, sans oublier le chat.
Le Rat m’a dit…
Marie Sellier, Wang Fei & Catherine Louis
Éditions : Philippe Picquier Jeunesse, 2008
ISBN : 9782877309940
Dès 6 ans
Pourquoi le tigre ne grimpe pas aux arbres
Et, en parlant de chat, je ne saurais trop vous conseiller cet autre conte chinois Pourquoi le tigre ne grimpe pas aux arbres, conté par Catherine Zarcate, aux éditions du Seuil jeunesse, où le chat, sera cette fois plus méfiant. Une fable très juste, magnifiquement illustrée par He Zhihong, qui aborde les questions d’entraide mais aussi la nécessité de penser à soi, l’un n’allant pas sans l’autre et qui pourrait être une belle résolution pour toute nouvelle année qui démarre, alors, bon voyage, bonne année !
Pourquoi le tigre ne grimpe pas aux arbres
Catherine Zarcate & He Zhihong
Éditions : Seuil jeunesse, Les Petits contes du tapis, 2007
ISBN: 9782021098884
3-6 ans
Quelques liens pour aller plus loin :
◆ Astrologie chinoise, légendes, signes, calendriers : PAR ICI !
◆ Calculer son signe chinois, C’EST ICI !
◆ Des idées de bricolage et d’activités avec les enfants pour le Nouvel An chinois (lanternes, dragons, dominos des signes chinois…), rendez-vous ICI ou ICI !
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