En tant qu’enseignante amoureuse de lecture, le Salon du livre est un endroit merveilleux et rempli de bonheur. Partager ce bel évènement avec mes élèves semble assez évident, mais parfois un endroit d’une telle envergure peut causer des maux de tête. J’ai souvent entendu des collègues me dire que plus JAMAIS ils n’iraient avec leurs élèves… Le principal problème est souvent que ces derniers ne savent pas où aller et ils font la fameuse chasse aux signets. J’y suis allée pour la première fois avec une classe en novembre dernier et je m’étais juré de ne pas avoir envie de rayer cette sortie à cause d’une expérience épouvantable. Je me suis donc super préparée et c’est en toute humilité que je peux vous dire que ce fut un succès. Par contre, ce n’est pas une sortie « clé en main » et ça demande un investissement de votre part. Voici ma petite formule magique !
Plusieurs jours avant
Tout d’abord, il faut savoir les heures que vous serez présent au Salon pour cibler les auteurs qui y seront et les animations offertes. J’avais épluché la liste des auteurs jeunesse présents pour savoir ceux qui seraient là en même temps que nous. J’ai ressorti ceux qui étaient susceptibles d’intéresser ma classe et j’en ai fait un document pour leur remettre, auquel j’ai annexé un plan du Salon. Dans ce document, j’ai écrit le nom de l’auteur, ses livres les plus connus (résumé et photo des couvertures), le stand où il est et les heures de dédicace. Laissez quelques espaces libres pour qu’ils puissent aller consulter les horaires et ajouter des auteurs s’ils ne sont pas dans votre sélection.
Je leur explique en même temps que certains auteurs seront très populaires alors il faudra peut-être arriver un peu avant et attendre plusieurs minutes, ça les aide à créer leur horaire. Tout cela demande du temps, mais ça vaut vraiment la peine. Il faut aussi prévoir quelques moments pendant les heures de classe. Les jours avant, j’ai passé chacun des auteurs en leur présentant leurs ouvrages que j’avais empruntés à la bibliothèque et en lisant des extraits. Je leur faisais aussi partager leur opinion personnelle s’ils avaient lu les livres présentés*. Quand un auteur les intéresse, ils peuvent aller feuilleter les livres et surligner l’auteur dans leur document s’ils veulent le rencontrer. Ils peuvent aussi repérer sur le plan où se situent les kiosques.
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La veille du Salon
La veille, j’ai fait les équipes pour la journée en leur demandant de choisir leurs amis selon les auteurs qu’ils voulaient voir. Ils devaient en avoir au moins un en commun pour se placer ensemble. Par la suite, ensemble ou séparés, je leur demande d’écrire une chose qu’ils veulent demander ou dire à cet auteur. Ils peuvent aussi commencer à décider leur horaire pour ne rien manquer. Ils doivent savoir qui ils vont voir et dans quel ordre. Parfois, ils devront faire des choix. Ils placent tout cela dans leur sac et on se voit pour la sortie le lendemain. Au Salon, ils doivent obligatoirement avoir leur document. Ils peuvent aussi avoir des sous, mais ils doivent les placer dans un endroit sécuritaire, tout comme leur plan et leur guide. Au moins un membre de l’équipe doit avoir une montre.
La différence
Tout d’abord, j’ai vu des yeux ébahis chez mes parents accompagnateurs de voir des cocos prêts avec un horaire et un plan en main. On va se le dire, ils savaient où ils s’en allaient. J’avais des élèves qui étaient centrés sur l’humain derrière le livre et non sur la dépense. Plusieurs n’ont acheté qu’un livre, mais ils étaient si fiers de me montrer leur dédicace. Ils avaient aussi des anecdotes à raconter à la classe suite à leurs questions et leurs discussions avec les auteurs. Nous sommes revenus une heure avant la fin de la journée et nous avons manqué de temps pour nous parler. Certains voulaient partager une découverte littéraire, ou encore nous lire leur dédicace. Personne ne m’a dit combien il avait dépensé, ou encore ne m’a parlé de signets. Ils étaient surpris de voir que j’en avais eu dans les trousses pour les enseignants. J’en ai qui ont attendu plus d’une heure pour un auteur et aucun d’entre eux ne s’est plaint ou encore ne m’a dit que c’était long. On a misé sur un autre aspect et c’est ce qui a été gagnant dans mon cas. J’en ai même qui ont pris des photos qui sont maintenant dans leur casier ou leur pupitre ! De votre côté, prenez des notes pour vos futurs achats de livres, ce sont des experts qui reviendront du Salon !
Je vous souhaite sincèrement de vivre une belle expérience de Salon, c’est tellement une chance de partager l’amour de la lecture à si grande échelle. J’espère que mes petits trucs amélioreront votre expérience dans les années futures et qui sait, vous donnera le goût d’y aller !
P.-S. Toute cette planification peut très bien se faire pour une famille qui souhaite aller au Salon du livre. On prépare un document avec tous les noms d’auteurs et d’illustrateurs que l’on désire rencontrer en suivant les étapes énumérées ci-haut et hop, c’est parti !
P.P.-S. J’en ai profité moi aussi pour faire dédicacer mon album Plus noir que la nuit par Chris Hadfield ! Yé !
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Bon salon !