La rentrée scolaire est aussi synonyme du retour des lunchs à préparer pour les parents. Plusieurs voient la préparation de ceux-ci comme une tâche redondante et ennuyante, mais pas les parents de Marin qui sont des grands maniaques de la cuisine. Livres de recettes, restaurants, bonne bouffe, c’est plus qu’une simple passion, c’est leur philosophie de vie. Ça fait très plaisir à leur fils Marin puisqu’il adore tout ce qu’ils cuisinent, spécialement quand c’est composé de la mayonnaise maison de sa mère, il en RAFFOLE.

Un jour comme les autres, Marin prend sa boîte à lunch et se rend à toute vitesse à la cafétéria pour déguster son délicieux sandwich jambon-cheddar-laitue. MALHEUR ! On a volé son sandwich ! Le ventre vide, Marin se lancera dans une enquête très sérieuse pour mettre la main sur le voleur et surtout sur ses sandwichs qu’on lui vole jour après jour sans pitié.

PJLQ : Le voleur de sandwichs

Touche pas à mes sandwichs !

Ce roman graphique publié aux éditions La Pastèque est un polar jeunesse bien ficelé puisqu’on ne devine pas du tout qui est le voleur parmi tous les personnages de l’histoire. On cherche des indices et on se retrouve toujours à la case départ, sans savoir. André Marois, qui s’est inspiré d’une histoire vraie qu’on lui a racontée lors d’une animation qu’il donnait dans une école, a su me tenir captivée et me faire rire à chaque page que j’ai tournée. On passe un excellent moment et Patrick Doyon en est également responsable avec ses illustrations qui restent très simplistes dans le graphisme. On punche surtout avec les couleurs, les expressions exagérées, dans l’action et le drame du récit. C’est efficace et l’absence de détails contribue à la concentration du lecteur qui ne décroche pas de l’histoire pour s’attarder dans les dessins.

J’aime que le père s’implique à sa façon dans la préparation du lunch. Maman termine le sandwich pendant qu’il rédige une petite note affectueuse différente chaque jour à son fils « Bon appétit, mon Marin xx » ou encore « Je pense à toi, mon Marin ». Pas exclusif aux femmes (aux mères) d’avoir et d’exprimer leurs sentiments, les papas peuvent aussi montrer à leurs enfants qu’ils les aiment.

Quelques petites références incrustées par-ci par-là qui m’ont fait sourire, par exemple une tasse des Nordiques de Québec, un livre de Ricardo, livre de SoupeSoup, on cite Josée Di Stasio et on fait un clin d’oeil à Michel Rabagliati en présentant un sac recyclable à l’effigie de son célèbre personnage de BD Paul (également publié chez La Pastèque). Ça rend toujours la lecture de l’adulte plus sympathique parce qu’on sait que l’auteur et l’illustrateur nous parlent aussi.

La beauté d’un roman graphique, c’est qu’il n’est ni album, ni bande dessinée, ni roman, c’est un brillant hybride des 3. On l’offre à tous, mais aussi aux jeunes pas encore très fans des livres parce que les illustrations supportent le texte et ponctuent leur lecture. Ce type de bouquin contribue à accrocher les enfants à des histoires une page à la fois et à les intéresser. On a affaire à autre chose qu’un jeu vidéo où tout est en action, l’enfant doit ici faire un effort, mais reste tout de même très attentif. Il comprendra que les livres (incluant ceux sans texte) peuvent être tout autant (sinon plus) captivants qu’un film ou un jeu vidéo, car c’est son imagination qui s’activera à tout mettre en scène.

*** P.-S. L’entreprise québécoise Sur ton mur (j’en ai parlé juste ICI) vend des illustrations de Patrick Doyon, dont celle-ci qui est géniale, tirée du roman graphique Le voleur de sandwichs ! À qui la chance?

Le voleur de sandwichs
Patrick Doyon & André Marois
Éditions : La Pastèque, 2014
ISBN : 9782923841267
À partir de 7 ans (et pour adulte aussi)

Pour vous procurer l’excellent roman graphique finaliste du PJLQ, cliquez ici :

Last modified: 4 septembre 2015

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