Dans ma mini tâche d’enseignante cette année, j’ai le mandat de faire découvrir la littérature pour la jeunesse à des élèves de 2e année. Je passerai donc de nombreuses périodes à leur présenter des auteurs québécois ! Quel bonheur !
Je commence l’année en force, avec Elise Gravel ! La semaine dernière, j’ai sorti de mon sac une panoplie de livres de cette grande auteure-illustratrice. Dans un feu d’artifice de pages, j’ai lu des titres et des quatrièmes de couverture. J’ai commenté, je me suis exclamée, devant les histoires de monstres, de prouts et de super-machin. Les enfants restaient assis péniblement, souhaitant tous être le premier à capturer l’histoire qui avait capté leur intérêt. Ils écoutaient de moins en moins ce que je disais, prêts au sprint. Et soudain, j’ai sorti Le grand Antonio… et ils ont posé leurs fesses sur leur chaise. Pas parce qu’ils n’avaient plus envie de lire, mais parce qu’un garçon venait de saisir au passage que l’histoire parlait d’un homme fort, et que celui-ci avait vraiment existé. Il venait de démontrer sa surprise en répétant plus fort : « Il a existé pour vrai ! » Et maintenant, les enfants voulaient savoir, tout savoir. Tout de suite. Parce qu’ils se doutaient bien qu’au concours du premier à se pitcher sur ledit livre, il y aurait trop de perdants.
Je n’ai pas lu l’histoire. J’ai seulement dit : « Oui, oui, il habitait à Montréal, il était capable de manger vingt-cinq poulets entiers dans un repas et pouvait tirer un autobus avec ses cheveux. Je vous le lirai la semaine prochaine. » Je leur ai montré la photo du « vrai » Antonio que les créateurs ont eu la bonne idée de placer à la fin du livre et je l’ai remis sur la pile. J’aime laisser les élèves sur leur faim. Une faim de lire, qui peut se plaindre de ça? Je vous parie que la semaine prochaine, tous les élèves auront lu ce livre, lorsque viendra le temps de leur présenter officiellement. Ce sera merveilleux d’approfondir cette histoire tous ensemble.
Ce livre est tellement pertinent et intéressant que les libraires jeunesse du Québec n’ont pu faire autrement que de le placer sur la liste des finalistes de leur prix (PJLQ). Quand on pense que l’auteure-illustratrice le publie sous la bannière de La Pastèque, je ne suis pas surprise que l’album connaisse du succès autant auprès des petits que des grands.
La semaine prochaine, en plus de lire l’histoire avec mes élèves, nous irons zieuter des photos du Grand Antonio sur le web. Nous visionnerons aussi le petit reportage du Journal de Montréal sur l’inauguration qui a eu lieu ce mois-ci du banc en hommage à l’homme fort de Montréal. Ceci nous permettra de voir la binette de notre auteure vedette et de l’entendre parler de ses motivations pour écrire cette histoire !
Avec les plus grands, on peut creuser l’histoire de l’homme et toucher à la fin plus sombre de cette légende. L’album est alors un préambule à une recherche plus approfondie. Le groupe Mes Aïeux trace d’ailleurs un résumé de cette vie extraordinaire en plus de nous offrir quelques images d’archives dans le clip de sa chanson Antonio. Je crois qu’il peut être pertinent de l’analyser avec les enfants lorsque ceux-ci auront assez d’informations en tête pour la décoder adéquatement.
Les enfants ont soif de héros et de personnages surprenants. Il faut saisir l’occasion de leur présenter les légendes d’ici, car elles sont bien ancrées dans la vraie vie en plus de leur proposer des personnages plus grands que nature.
** P.-S. Vous pouvez aussi vous procurer des illustrations du Grand Antonio d’Elise Gravel sur le site Sur ton mur à des prix plus qu’aborable ICI !
Le grand Antonio
Elise Gravel
Editions : La Pastèque
ISBN : 9782923841557
6 à 12 ans.
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*** Les p’tits mots-dits sont fiers d’être partenaires du Prix jeunesse des libraires du Québec pour sa 5e édition. ***